lundi 31 août 2009

Plus de députés vertueux mais peu pour de bonnes raisons

Les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars 2008 ont sensiblement fait augmenter le nombre de députés que nous appelons sur ce blog "vertueux" à savoir ne disposant que d'un seul mandat électif. Ce pourrait être une bonne nouvelle, mais une courte analyse montre plutôt que de nombreux députés se sont fait chiper leur mandat municipal, cantonal ou régional.

Ils sont donc désormais 78 députés (13, 5% de l'Assemblée nationale) à consacrer tout leur temps à leur circonscription alors qu'ils n'étaient que 59 avant les dernières élections législatives, soit un bond de + 3,5 % par rapport à la dernière législature !

Dans le détail, celà nous donne au total 43 députés UMP, 30 députés Parti Socialistes et apparentés, 3 députés de la Gauche démocrate, 1 non inscrit, 1 député du Nouveau centre.

C'est bien, mais ce serait tellement mieux si c'était intentionnel...


ET POUR QUELQUES MANDATS DE PLUS

Article du 15/08/08

Sur le sujet de la compétence professionnelle, on dénigre facilement, en France, les touche-à-tout qui, en voulant trop en faire, sont suspectés de ne pas faire grand chose. Pourtant, lorsqu’un élu gère les affaires d’une commune, d’une communauté de communes en même temps que celle d’un département, d’une région ou de la France au Parlement, il ne soulève pas tant d'émotions. Il faut croire que si l'élu multi-mandats ne passe pas pour un touche-à-tout, c’est d’abord parce que de nombreux électeurs ne distinguent plus la différence entre les différents mandats dont il a la charge. Nos élus "font" désormais de la politique comme un boulanger fait son pain. Ce sont des professionnels à qui il est pratique de déléguer toutes les responsabilités dans la mesure où ils les demandent.

Plus largement, il semblerait que la notion de cumul soit une véritable tendance dans notre pays. On cumule allègrement dans les médias ou dans les conseils d’administration des grandes entreprises… Autant de responsabilités qui, misent bout à bout, sont autant de signes de réussite sociale. On pourrait donc ne pas se poser de questions.
Mais tout ne va pas si bien : la crédibilité des élus constamment en baisse, l’abstention massive aux scrutins régionaux et législatifs, le manque de pouvoir et de représentativité de l’Assemblée nationale et ses allées souvent désertées montrent que d’un point de vue de nos institutions des questions méritent d’être posées.

Nous tentons de faire ici, d'une part, preuve de transparence : quel est le profil du « cumulard » ? Quel est sa profession, son sexe, ses revenus, sa couleur politique ? De mettre d'autre part en avant certains élus, moins de 10 % de l'Assemblée nationale. Ceux qui, il y a peu encore, n'étaient pas comptabilisés sur le site de l'Assemblée nationale, et parmi lesquels certains, mais pas tous, privilégient leur mandat de député.